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Journée mondiale de la Terre : tendre vers une transition écologique plus juste

19 Avr 2024

Amener les citoyen·nes à adopter des modes de vie plus sobres et respectueux de l’environnement est un de nos principaux objectifs. Cette transformation nécessite un engagement quotidien. La journée du 22 avril le symbolise : il s’agit de la journée mondiale de la Terre. Une date pendant laquelle des milliers de citoyen·nes engagé·es pour la protection de l’environnement multiplient les événements et manifestations. Revenons ensemble sur l’histoire singulière de cet événement et sur les manières dont le mouvement e-graine s’engage toute l’année pour satisfaire à l’objectif d’une transition écologique plus juste.

22 avril 1970 : naissance de la journée de la Terre  

Comment cette journée de la Terre a pu germer ? Deux américains en sont à l’origine : Gaylord Nelson, sénateur du Wisconsin et Denis Hayes étudiant d’Harvard. 

Nelson est un sénateur démocrate, fervent défenseur de l’environnement, à une époque où ce sujet est encore loin des préoccupations politiques C’est après avoir observé les paysages de la Californie ravagés par un déversement de pétrole en 1969 que Nelson commence à véritablement se battre pour la cause environnementale. Il va construire un programme politique autour de cette thématique.

Gaylord Nelson : « Notre objectif n’est pas seulement un environnement d’air, d’eau propre et de beauté pittoresque. L’objectif est un environnement de décence, de qualité et de respect mutuel pour tous les autres êtres humains et toutes les créatures vivantes ». 

Il fonde son plan d’action sur la mobilisation étudiante et sur le rôle fondamental de l’éducation. Cette idée lui vient de la lecture d’un article sur les “enseignements” organisés par des professeur·es et étudiant·es pour sensibiliser contre la guerre du Vietnam. La petite graine qui l’amène à penser que si la mobilisation étudiante est efficace sur le sujet de la guerre, elle peut aussi l’être sur d’autres thématiques d’importance comme l’environnement. Il formalise une proposition appelant tous les collèges et universités à proposer des cours sur l’environnement, en même temps. La date du 22 avril 1970 est choisie pour s’adapter au calendrier des universités, entre les vacances de printemps et les examens finaux.  

Son idée est relayée en masse par la presse qui lui donne une couverture favorable suscitant l’adhésion de l’opinion publique. Pour mettre en œuvre cette initiative, il s’appuie sur l’aide de Denis Hayes, étudiant d’Harvard, lui aussi particulièrement sensible à la cause environnementale. Il va être le coordinateur général de cette 1ère journée de la Terre. 

L’événement est un succès total. Environ 20 millions de personnes y ont participé. Tous·tes les citoyen·nes se sont emparé·es de l’événement, bien au-delà de la sphère universitaire, comme l’illustrent des manifestations géantes en pleine rue.

22 avril 1990 : Quand la journée devient mondiale 

Aux États-Unis, il y a un avant et un après 22 avril 1970 dans la considération politique des enjeux environnementaux. Le Congrès a fait des années 1970 la « Décennie de l’environnement » avec notamment l’adoption de 28 projets de loi : loi sur les espèces en voie de disparition, loi sur la santé et la sécurité au travail, loi sur la sécurité de l’eau potable, loi sur le contrôle des substances toxiques…

C’est la même chose au niveau mondial : la lutte pour la préservation de l’environnement s’accélère. Le premier sommet de la Terre se déroule à Stockholm en 1972, suivi 20 ans plus tard par la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement, plus connue sous le nom de Sommet de la Terre de Rio de Janeiro

En 1990, la journée de la Terre prend définitivement un caractère international, avec les commémorations de ses 20 ans. De grandes manifestations ont eu lieu, avec un nombre de participant·es toujours plus élevé. De nombreux pays comme la France la célèbrent pour la première fois cette année-là.

L’ampleur que prend cette journée illustre deux choses : 

  • Une prise de conscience globale de l’importance qui doit être accordée à la protection de la Terre.
  • Mais aussi le constat que la situation devient de plus en plus critique, avec un contexte de surconsommation des ressources défavorable à la préservation de l’environnement.

Gaylord Nelson met d’ailleurs en garde les citoyen·nes concernant l’avenir :  

« Je ne veux pas avoir à revenir ici dans 20 ans à l’occasion du 40e anniversaire du Jour de la Terre… et avoir la responsabilité embarrassante de dire à vos fils et à vos filles que vous n’avez pas fait votre devoir – que vous n’êtes pas devenu la génération de conservation que nous espérions. »

22 avril 2024 : une situation toujours aussi alarmante

54 ans après sa naissance, la journée de la Terre existe toujours, même si Gaylord Nelson n’est plus là pour y assister. Elle se nomme désormais Journée internationale de la Terre nourricière et a été inscrite au calendrier des journées mondiales par les Nations Unies en 2009. Près d’un milliard de personnes se mobilisent chaque année, dans 193 pays ! Les manifestations pour sensibiliser à l’importance de sa préservation persistent car la Terre souffre des conséquences de l’activité humaine : épuisement des ressources, réchauffement climatique, pollution des océans, déforestation… De nombreux indicateurs nous mettent en alerte sur cette tendance destructrice. Celui du jour du dépassement illustre bien l’empreinte humaine sur la planète. 

Il s’agit de la date annuelle à laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources renouvelables que la planète est capable de régénérer en un an. En 1971, ce seuil était atteint le 23 décembre. L’an passé, nous l’avions atteint dès le 2 août. Il nous faut donc aujourd’hui 1.75 Terre pour régénérer ce que nous consommons en un an !

Comment e-graine agit pour ce changement plus vertueux ?

Afin de transmettre aux citoyen·nes les gestes et attitudes à adopter pour des modes de vie plus sobres et respectueux, nous multiplions les actions tout au long de l’année : 

  • Des actions éducatives, à l’échelle nationale et spécifiques aux différents territoires, pour des publics variés. Citons 2 exemples concrets :
    • Le tribunal du changement climatique : atelier participatif où les jeunes font le procès du changement climatique. Vous pouvez voir à quoi cela ressemble ici, avec un retour sur ce projet dans le Grand-Est.
    • Le parcours Repor’terre pour la biodiversité : parcours éducatif qui a accompagné des collégien·nes pour les sensibiliser à la biodiversité à travers les multimédias.
  • La co-construction des politiques publiques : 
    • Participation au collectif des Décarbonautes et écriture d’une tribune en soutien à l’assemblée de co-décision. 
    • Rédaction d’une note stratégique avec le Labo de l’ESS et la Fabrique des Transitions sur le rôle de l’éducation populaire dans la transition écologique juste  
  • Tisser des liens de coopération : 
    • Participation annuelle au festival Alimenterre sur l’alimentation durable et solidaire.
    • Participation au club des partenaires de COMETE (Communauté Écologie et Territoires du Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires).

Ainsi, cette date du 22 avril est l’occasion de rappeler que nous avons la capacité d’adopter au quotidien des modes de vie plus sobres et respectueux de l’environnement. Il suffit de transformer l’envie d’agir en pouvoir d’agir !

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