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Varier les outils pédagogiques pour que chaque enfant puisse comprendre, malgré les différences d’apprentissages

25 Juin 2024

Tribunal du changement climatique en IDF

Chloé est chargée de projets éducatifs à e-graine Île-de-France. Arrivée depuis un an et demi, elle nous raconte son parcours et notamment son implication autour de la sensibilisation des scolaires dans la communauté d’agglomération Grand Paris Sud (GPS).

Comment es-tu arrivée chez e-graine ?

Je suis entrée chez e-graine après un master en sciences politiques. C’est mon tout premier poste et c’est très riche car il combine les volets gestion de projet et animations de terrain. Pendant toutes mes années d’études, j’étais animatrice périscolaire en parallèle et j’ai réalisé que j’aimais le contact avec les enfants et les accompagner dans la découverte du monde. Je ne connaissais pas du tout e-graine auparavant mais le projet associatif fondé sur les concepts de pédagogie active et d’éducation populaire correspond tout à fait à ce que je cherchais.

Peux-tu nous parler d’un projet que tu as mené ?

Nous organisons depuis 2018 des ateliers scolaires avec GPS, la communauté d’agglomération d’une partie de l’Essonne et du 77. Nos approches leur ont plu, ça les a conduit à nous demander de sensibiliser les élèves à la question des déchets, qui relève des compétences de la collectivité. Nous animons un parcours de deux ateliers dans chaque classe de primaire. En 2024, l’objectif est d’élargir notre programme à tous les collèges, lycées, médiathèques, centres de loisirs et structures intéressées du territoire, comme les maisons de l’écologie par exemple. C’est une belle réussite, car nous touchons un public plus large, enfants comme adultes. Depuis le début de l’année, nous avons fait des ateliers dans 23 écoles. Nous faisons de la sensibilisation à grande échelle : lors d’une journée d’animation, nous touchons plus d’une centaine d’enfants et rien que l’année dernière, nous avons sensibilisé plus de 2000 élèves sur 18 écoles différentes.

Mon rôle dans ce projet est de planifier les différentes animations et de coordonner l’action des animateur·ices sur le terrain. Je vais moi-même en animation pour y animer les parcours. Cela me permet de pouvoir former les professionnel·les en les accompagnant et de mesurer l’impact de nos animations.

Quelle est la pédagogie mise en oeuvre dans ce projet ?

Nous pratiquons une pédagogie active, avec des petits jeux de cartes en groupes, laissant un large espace d’expression aux enfants. Nous posons souvent des questions comme « Qu’en pensez-vous ? » pour développer leur esprit critique, en complément de l’école. Cela permet notamment aux enfants de s’exprimer selon leur personnalité. Notre pédagogie s’articule autour du jeu, et de la sensibilisation ludique : retrouver l’itinéraire d’une bouteille en plastique, apprendre à faire le tri sélectif via une course-relais en équipe ou alors déterminer les alternatives aux déchets. Cette année, nous avons remis à jour nos outils et créé de nouveaux ateliers sur les déchets textiles.

Depuis 2024, nous travaillons en coopération avec Les Petits Débrouillards. Basant leurs animations sur l’expérience plutôt que le jeu, ce partenariat nous permet d’enrichir nos approches pédagogiques. Nous travaillons nos complémentarités et essayons d’articuler nos deux pédagogies pour que les enfants bénéficient des deux approches. Par exemple, pour aborder la question des économies d’énergie, Les Petits Débrouillards fabriquent des moulins pour illustrer le sujet. Bien que nous ne partageons pas nos déroulés, nous avons les mêmes objectifs pédagogiques : permettre aux enfants d’atteindre un bon niveau de connaissance.

La diversité des outils pédagogiques nous permet de toucher les enfants de manière différente : certains comprennent mieux par le geste, d’autres par le visuel ou la discussion. En animation, nous utilisons des images et demandons aux enfants leur ressenti, ce qui permet de toucher ceux qui apprennent moins par les méthodes classiques de transmission des connaissances. L’idée est de varier les supports et outils pour que chacun puisse comprendre, malgré leurs différences d’apprentissages.

Que retiens-tu de ce projet ?

Les enfants ont différentes façons d’assimiler des connaissances : par le visuel, l’écoute et les gestes, ce que l’on appelle la mémoire auditive, visuelle et kinesthésique. Cette diversité d’apprentissage m’a beaucoup intéressée, et je me suis renseignée à ce propos. Cela m’a permis d’avoir des outils pédagogiques plus adaptés pour ce type de public, comme par exemple, l’itinéraire de la bouteille en plastique qui touche la mémoire visuelle.

Il est essentiel que nos animations soient non seulement attrayantes mais aussi adaptées au public. Souvent, la société a tendance à imposer des points de vue aux enfants sans jamais leur demander ce qu’ils en pensent. Les laisser s’exprimer, même s’ils ne sont pas d’accord, est crucial. Leur permettre de se forger leur propre opinion est important pour s’émanciper et pouvoir faire des choix éclairés dans la société.

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