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Retour sur le projet « Migrations et UE : Je porte ma parole ! »

19 Fév 2024

Comment sensibiliser les citoyen·nes sur les questions des politiques migratoires européennes et de la citoyenneté européenne ? e-graine Nouvelle-Aquitaine a trouvé une des clés avec le projet “Migrations et UE : Je porte ma parole !”. Déployé pour la première fois sur le territoire néo-aquitain durant la période novembre-décembre, il s’inscrit dans la continuité du programme national d’éducation aux migrations Un Univers Citoyen et plus précisément du projet Questions de Migrations qui vise à démocratiser la compréhension de la politique migratoire européenne. Revenons ensemble sur les premiers pas de ce dispositif.

Première étape : Ouvrir la voie de la compréhension sur un sujet complexe

Faire entendre sa voix sur le thème des migrations européennes n’est pas chose aisée, encore moins dans le contexte actuel qui invite davantage au cloisonnement et à la fermeture plutôt qu’à l’ouverture d’esprit et au vivre-ensemble. C’est justement pour permettre aux citoyen·nes de tout âge de se sortir du piège des préjugés et discriminations, tant individuelles que sociétales, qu’est né ce projet “Migrations et UE : Je porte ma parole !”. Organisé avec le soutien de la CAF Gironde, du FONJEP ISI et de la Fondation Amnesty International France, il s‘est déroulé en 3 étapes successives.

La première phase correspondait au temps de sensibilisation. L’équipe d’e-graine Nouvelle-Aquitaine a animé au total 6 ateliers de 2h durant le mois de novembre, auprès de deux groupes de jeunes distincts. 15 jeunes volontaires en service civique du programme Coop’R d’Unis Cité engagés sur la promotion de l’interculturalité et l’intégration de personnes primo-arrivantes, ainsi qu’une classe de 30 jeunes du Lycée Professionnel Les Chartrons de la filière Gestion et Administration ont été sensibilisés sur les 5 thématiques provenant des kits du projet Questions de Migrations :

  • Discriminations et Interculturalité 
  • Médiatisation des migrations 
  • L’Espace Schengen 
  • Le système d’asile en Europe
  • L’histoire et la démographie des migrations en Europe

Grâce aux outils de la pédagogie active mêlant temps théoriques et ludiques, les jeunes participant·es ont commencé à acquérir de précieuses connaissances. Elles leur ont permis de cultiver leur désir d’information, mais aussi de gagner en légitimité sur le sujet des migrations européennes. Un apport indispensable pour pouvoir passer à l’étape suivante : celle de porteurs de parole.

Deuxième étape : Prendre à son tour la parole en public pour sensibiliser

Désormais, ce ne sont plus les animateur·rices d’e-graine qui endossent le rôle d’éducateur·rices Ce rôle revient aux jeunes sensibilisés : ils possèdent les connaissances nécessaires pour être capables de tenir un discours au sujet des migrations européennes. Ils peuvent porter la parole auprès d’autres citoyen·nes, étant à leur tour dans une démarche de sensibilisation, dans un espace public. 

Avant de se lancer dans l’action sur le terrain, les participant·es ont été formé·es au difficile exercice “d’aller vers”. Une démarche qui demande de la confiance en soi et de l’aisance orale, deux qualités qui s’apprennent, notamment grâce à l’improvisation théâtrale. C’est pour cela que l’association Atlas Impros du Monde est venue animer des ateliers théâtraux qui leur ont permis de se former à la prise de parole en public dans la bonne humeur et d’aborder le passage à l’action de manière plus sereine.  

Place ensuite au terrain pour les deux groupes de jeunes. Direction les rues du centre-ville de Bordeaux pour réaliser l’action de porteurs de parole, à deux endroits distincts : le quartier des Aubiers et le quartier de la Victoire. Répartis en petits comités et munis de pancartes sur lesquelles étaient inscrites des questions et messages riches de sens, ils sont allés interroger les passant·es et habitant·es sur le thème des migrations européennes et les enjeux de citoyenneté. Vous êtes vous déjà engagés dans une association d’aide aux migrants ? Les migrants ont-ils un impact sur l’économie en France ? L’Europe est-elle vraiment accueillante ? Autant de questions qui ne sont pas restées sans réponse. 

La démarche a donné lieu à de nombreux échanges constructifs et bienveillants, en remplissant l’objectif de déconstruire les préjugés et d’amener un nouveau regard. Dans de rares cas, l’intention de l’action a mal été interprétée par les personnes croisées dans la rue. Mais c’est justement là que la pédagogie joue son rôle : expliquer, dialoguer, rassurer pour faire comprendre le véritable sens du message

Le courage et le sens de l’initiative des porteurs de paroles ont été loués par les citoyen·nes rencontré·es. De leur côté, les jeunes ont bien vécu cette expérience qui leur a permis de sortir de leur zone de confort et d’apprendre tout simplement, tant sur eux-mêmes que sur le monde.

“Il faut plus de projets comme celui-ci au lycée. Ça change de notre quotidien !” raconte un participant.

Une professeure témoigne elle aussi de la nécessité d’amener les élèves dans des endroits inhabituels pour eux : “Merci d’avoir proposé cette journée au centre de Bordeaux. Les élèves n’ont pas souvent l’occasion de sortir en centre-ville, même dans leur vie personnelle.”

Troisième étape : Une journée de sensiblisation synonyme de célébration

Pour conclure le projet en beauté, une journée de sensibilisation s’est tenue le 20 décembre dernier. Nommée “Migrations et Égalités : quels engagements ?”, elle a été organisée au Musée d’Aquitaine, qui a également co-construit l’événement en compagnie d’Atlas Impros du Monde et d-e-graine. Les acteur·rices impliqué·es dans “Je Porte ma parole” se sont retrouvé·es une dernière fois pour échanger sur l’engagement citoyen, s’amuser autour d’ateliers de théâtre, restituer les actions de porteurs de parole, participer à des ateliers créatifs autour des panneaux ou encore visiter l’exposition “Un égal, des égaux” imaginée par le musée.

Une journée placée sous les signes de la bienveillance et de la convivialité qui a permis au groupe présent de consolider les liens créés autour de ce projet, autant entre les jeunes qu’avec les encadrant·es présent·es. Ainsi, la pause méridienne a servi de cadre à un moment convivial fort apprécié au Carnaval Café.

Le bilan de l’action est plutôt satisfaisant comme le témoigne Faidra, une des animatrices d’e-graine Nouvelle-Aquitaine chargée de sa réalisation :

“C’était un réel plaisir de pouvoir m’investir dans ce projet. Travailler avec des jeunes qui se posent et qui posent beaucoup de questions me permet de rester optimiste dans mon métier et de continuer à apprendre des choses à travers eux et elles. Ce projet n’aurait pas vu le jour sans la confiance et l’accueil irréprochable de tous les partenaires techniques et financiers. Un grand merci à eux !”   

L’investissement et la curiosité des jeunes ont permis à cette première édition d’être une réussite. Mais hors de question de se reposer sur ses lauriers ! e-graine Nouvelle-Aquitaine réfléchit déjà aux futurs axes d’amélioration. Parmi ceux qu’elle a identifiés, il y a l’ambition de renforcer la coopération en impliquant davantage d’acteur·rices sur le projet ou encore de déployer le dispositif auprès d’autres publics, notamment en milieu rural, et sur de nouvelles thématiques.

Sur le sujet de l’éducation à la citoyenneté mondiale, e-graine n’est pas décidée à rester silencieuse !

Nous remercions l’ensemble des partenaires investis autour de ce projet : la CAF Gironde, le FONJEP ISI, la Fondation Amnesty International France.

Merci également à l’association Atlas Impros du Monde pour son accompagnement dans l’animation des ateliers, au Musée d’Aquitaine qui a accueilli la journée de sensibilisation finale et participé à sa conception.

Enfin, merci à l’ensemble des participant·es :

  • Les 15 jeunes volontaires en service civique du programme Coop’R d’Unis Cité
  • Les 30 jeunes du Lycée Professionnel Les Chartrons de la filière Gestion et Administration
  • Et les encadrant·es et professeur·es qui nous ont accompagnés.

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