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La Coopération au coeur de l’action : e-graine, un mouvement fédérateur

21 Mar 2024

Dans un monde qui évolue à une vitesse inédite, entraînant pour beaucoup une frénésie quotidienne, il nous est apparu essentiel de proposer une pause à nos partenaires, en assurant notre rôle de tisseur·euse de liens. Créer de l’interconnaissance et favoriser la réflexion collective, c’était deux des objectifs de notre matinée coopérative qui s’est tenue le 14 mars dernier au siège de la Fondation du Crédit Coopératif. Ce temps fort de notre mouvement a réuni une grande partie de nos partenaires : organisations de l’ESS, de l’éducation populaire, think tank, fondations, ministère, collectivités, indépendants, bailleurs, associations… 

Toutes et tous ont répondu à l’invitation d’e-graine : pour se rassembler et croiser les regards sur les enjeux de notre mouvement, et plus largement sur ceux de l’éducation populaire afin de faciliter les transformations nécessaires des territoires. L’occasion pour chacun·e des participant·es de se reconnaître dans le constat que nous portons : la coopération est le seul chemin pour construire un avenir pacifié où les ressources sont partagées sur des territoires solidaires et responsables.

Favoriser la coopération : Une dynamique de rencontres et d’échanges

Dès le début de la matinée, les participant·es ont été embarqué·es dans un jeu d’interconnaissance conçu par Coline Bernier, responsable pédagogie et formation chez e-graine, pour apprendre à se connaître et favoriser la compréhension mutuelle. Répartis en trinômes, chacun·e a eu l’occasion de se présenter de façon authentique, en partageant ses défis et ses besoins du quotidien en tant qu’acteur·ice engagé·e, mais aussi les motivations qui l’ont conduit·e à participer à cet événement. 

Cette étape a permis de briser la glace et d’instaurer le climat de confiance propice aux discussions qui ont suivi. À travers ces échanges, les participant·es ont pu se familiariser avec la diversité des personnalités et des parcours. Que ce soit des représentant·es d’organisations de l’ESS, des acteur·ices de l’éducation populaire, des entrepreneur·euses sociaux, des responsables gouvernementaux, ou des citoyen·nes engagé·es, chaque voix apportait une perspective différente mais complémentaire sur les enjeux sociétaux auxquels nous faisons face. Bien plus qu’un exercice formel, ce jeu constituait une étape essentielle aux séquences suivantes.

De l’éducation populaire aux organisations spécialisées : un mouvement pour l’intérêt général

Les participant·es ont ensuite été invité·es à s’installer dans l’amphithéâtre pour s’immerger dans l’histoire de notre mouvement. Un à un, les acteurs qui ont contribué à la création et au développement du mouvement se sont succédés pour présenter les grandes étapes de la construction d’e-graine, les grands défis qui ont été relevés, mais aussi les limites auxquelles nous sommes confrontés. 

“Depuis 2006, e-graine répond à des besoins du territoire en créant des organisations spécialisées. Mais pour changer d’échelle et faire de l’ECM un vrai projet de société, nous avons besoin de la coopération. C’est avant tout l’objet de notre rencontre aujourd’hui : démultiplier notre impact à travers la coopération et la co-construction” a déclaré Julien Mast, cofondateur du mouvement, avant d’inviter les responsables des différentes entités du mouvement à présenter leurs structures et la façon dont elles coopèrent au service d’objectifs communs. 

“De plus en plus d’acteurs de l’économie sociale et solidaire souhaitent aligner leurs valeurs jusqu’à leur politique de communication”, a expliqué Jean Crousillac, producteur délégué chez Faireprod, sur la scène de l’amphithéâtre. “Nous avons créé Faireprod pour valoriser et rendre plus visibles les projets et activités des différents acteurs de l’ESS mais aussi pour outiller les professionnels de la communication plurimédias sur les enjeux de transition”.

C’est ensuite Frédéric Willemart, directeur général de Terravox, qui a pris la parole. “La coopération inter-acteurs dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV) est essentielle pour mieux gérer les ressources et réduire durablement les déchets sur le territoire”, a-t-il affirmé. Fort de son expérience dans l’éducation populaire, e-graine a voulu davantage accompagner les usagers à la préservation des ressources. C’est pour cela que l’association a créé Terravox, “Avec nos éco-animateurs, nous informons, sensibilisons et accompagnons la société civile à mieux trier et réduire leurs déchets”

Puis, ce fut au tour de Margot Meunier, coordinatrice d’e-graine Pays de la Loire, de présenter la Maison des Alternatives : “Les tiers-lieux sont des espaces où les citoyen·nes reprennent du pouvoir d’agir dans une démarche de faire ensemble”, a-t-elle expliqué. Devant les défis sociaux et économiques croissants auxquels nous faisons face, e-graine a initié la création de ce tiers-lieu rural afin d’offrir de nouvelles approches en matière de solidarité, de citoyenneté mondiale et de gouvernance participative. La maison des Alternative fait vivre en son sein, un espace culturel (théâtre, concert, projection-débat, événement), un centre de ressources autour de la transition écologique, une offre locative pour des artistes, collectifs ou associations et des services de proximité (AMAP, épicerie, bar associatif). 

Camille Trombert, responsable animation et développement du réseau chez e-graine, a ensuite présenté le Laboratoire d’Initiatives Alimentaires (LIA) : “Une autre politique alimentaire est possible, pensée par et pour les premières personnes concernées : plus juste, plus équitable et résiliente”, a-t-elle expliqué. Face aux enjeux de sécurité alimentaire et d’accès inégal à une alimentation saine, le LIA s’attache à soutenir la recherche, l’expérimentation et la mise en œuvre de pratiques alimentaires plus justes, durables et inclusives. “Le LIA accompagne notamment la création par et pour les habitants d’une nouvelle offre alimentaire locale, de qualité et à prix juste”. 

Enfin, Guillaume Vimeney, directeur associé chez Savoir-Devenir, a présenté la dernière structure née de l’éco-système du mouvement : “La formation doit permettre aux professionnels de répondre aux enjeux du XXIe siècle”, a-t-il expliqué. Pour changer d’échelle, e-graine s’est appuyée sur la formation professionnelle pour harmoniser les pratiques de ses associations. Faisant le constat que d’autres acteur·ices de l’ESS partageraient ce besoin, elle a créé Savoir-Devenir, un organisme de formation aux statuts coopératifs. “Notre ambition est de développer des organisations économiques citoyennes, efficientes et conviviales en complémentarité avec l’État et les collectivités territoriales”.

Chacune de ses organisations apporte une réponse spécifique aux défis contemporains. Elles incarnent la capacité du mouvement à aborder la complexité des enjeux sous différents angles pour répondre le plus finement possible aux besoins d’une société en pleine mutation. Pour autant, si e-graine se développe, les défis que les territoires vont devoir surmonter à l’avenir demeurent immenses

Grandir ensemble : Des ateliers thématiques pour réfléchir ensemble sur des enjeux collectifs

La dernière séquence de cette matinée était consacrée à une réflexion collective sur la façon dont le mouvement et ses alliés pourront surmonter ces difficultés. Quelle analyse pouvons-nous faire de la situation ? Quels sont les leviers sur lesquels nous pouvons collectivement nous appuyer au bénéfice d’un développement local solidaire et responsable ? Chaque participant·e a dès lors rejoint l’atelier de son choix :

  1. Faire connaître la citoyenneté mondiale et l’éducation à la citoyenneté mondiale : Cet atelier a permis d’explorer les moyens de sensibiliser davantage à la citoyenneté mondiale et de développer des initiatives éducatives visant à promouvoir cette vision globale et solidaire du monde. “De nombreuses associations portent déjà des actions sans le savoir”, s’est exprimé Faireprod, qui a le projet de créer un festival sur l’éducation à la citoyenneté mondiale, pour faire rencontrer les acteurs de l’ESS et rendre visibles les actions du territoire. 
  2. La re-territorialisation de l’éducation populaire : Au cœur de cet atelier se trouvait la question de la revitalisation des dynamiques éducatives locales, en favorisant une approche de l’éducation populaire ancrée dans les réalités et les besoins spécifiques de chaque territoire. La discussion s’est beaucoup centrée sur la capitalisation des expériences de chaque acteur du territoire et de créer des espaces propices à l’échange de pratiques et d’outils. La coopération a été mentionnée comme essentielle pour mobiliser des forces vives sur le territoire.
  3. Les nouveaux métiers : Dans un contexte de mutations rapides du marché du travail, cet atelier a exploré les opportunités et les défis liés à l’émergence de nouveaux métiers et de nouvelles formes d’emploi, ainsi que les compétences nécessaires pour s’adapter à ces évolutions. “Développer des formations adaptées aux réalités des territoires et des acteurs, construire des alliances avec les syndicats pour permettre d’avoir 12 jours de formation pour les salariés syndiqués ou non et continuer à valoriser la plus-value de l’ESS sur les compétences acquises par rapport aux métiers traditionnels” a synthétisé le groupe suite aux discussions.
  4. Le financement du temps long : Cet atelier s’est penché sur comment financer les coopérations territoriales, en identifiant des stratégies de coopération et des modèles innovants pour assurer la pérennité financière des initiatives à vocation sociale et environnementale. Parmi les nombreuses idées qui ont émergées, le groupe a par exemple mentionné l’envie de faire évoluer le cadre juridique des financements des collectivités, ou encore de développer des circuits courts de finance solidaire.

Chaque atelier a offert un espace d’échange et de réflexion approfondie sur les leviers d’actions, permettant aux participant·es d’explorer ces thématiques cruciales sous différents angles et de contribuer ainsi à la construction collective de solutions et de perspectives d’avenir. Des discussions qui se sont poursuivies pendant le déjeuner offert par le mouvement, en partenariat avec un traiteur solidaire. 

Une matinée, ouverte, conviviale et néanmoins productive, à l’image de notre mouvement qui a permis de nous compter pour mieux nous raconter.

Mille mercis à tous les participant·es pour la richesse de ces échanges et la chaleur de vos présences. Nous ressortons rempli·es d’énergies pour continuer d’accompagner l’engagement citoyen et de construire des territoires solidaires et responsables. Et un énorme merci à notre partenaire historique, la Fondation du Crédit Coopératif qui nous a accueilli·es dans le confort de ses locaux.

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