A l’occasion de la journée mondiale de l’eau, dédiée à réfléchir, discuter, débattre et innover sur la gestion des eaux douces et l’accès à l’eau potable dans le monde, e-graine vous invite tous à Annecy, où l’équipe d’Auvergne Rhône-Alpes va installer pendant une semaine un village éco-responsable au centre commercial Courier, du 1 au 6 avril.
Si le sujet vous tient à coeur, et vous êtes près de Annecy, ouvrez votre agenda et notez 1 avril 18:00, pour la conférence de presse, et samedi après-midi pour la visite ouverte au public du village éco-responsable e-graine. Voici le communiqué de presse.
Dans le mouvement e-graine, nous sommes tous conscients de la connexion entre les questions écologiques, politiques, sociales, géopolitiques, culturelles et économiques. L’enjeu majeur du développement durable est de trouver des solutions locales pour apporter des réponses à des problématiques globales. Comprendre le monde pour apprendre à vivre chez soi, est le premier défi à relever. C’est donc l’objectif du village éco-responsable : présenter les problématiques globales liées à la consommation – l’eau, les déchets, la nourriture et la mobilité, et adapter les contenus des ateliers aux spécificités locales. Notre but est celui de ramener chaque jour une personne de plus dans cette prise de conscience, et de trouver ensemble des nouveaux moyens d’agir en tant que citoyens du monde.
Aujourd’hui, c’est la journée mondiale de l’eau. L’occasion de réfléchir à la thématique et de semer autour de nous quelques graines pour donner l’envie d’agir à nos proches : quelques conseils pratiques de Rémi sur la gestion de l’eau à la maison ? Ou, pour les plus petits, les dessins animés de la famille Kiagi ?
On vous attends tous à Annecy, et si c’est un peu trop loin de chez-vous, vous pouvez consulter l’AGENDA e-graine et nous rejoindre là où sera plus proche.
Et entre temps, on vous laisse en compagnie du poète visionnaire Erri de Luca, avec ce merveilleux poème dédié à l’eau : “Nouvelle sur l’eau”.
C’est dans le nuage et dans le puits,
dans la neige et dans la noix de coco,
dans les yeux et dans la rivière,
dans l’arc-en-ciel et dans le lac,
dans la glace et dans la vapeur du pot sur le feu,
dans la bouche.
C’est la majeure partie de la surface.
C’est la majorité du corps.
Une personne est de l’eau qui marche, de l’eau du placenta à l’eau du linceul.
En hébreu, elle est pluriel, màim, eaux.
En français, c’est une voyelle unique, eau, [ô].
En grec et en allemand, elle est neutre.
En russe et en latin, elle est féminin.
L’empire de Rome a été construit sur l’eau, il était hydraulique.
L’usine d’arches, les aqueducs, résiste plus que les autres artefacts.
Du fond du puits, elle sent le tremblement de terre.
La branche aboyée dans les mains du sourcier tremble.
Son aventure chimique est un prodige, oxygène plus hydrogène,
à les rapprocher, ils explosent.
Elle éteint le feu, même celui des volcans.
Elle fait du pain, elle fait des pâtes.
C’est dans le blanc et le rouge de l’œuf. C’est dans son écorce.
C’est dans le papier et le vin, les cerises et les comètes.
Ceux qui la gaspilleront auront soif.
J’ai vu des villes dans l’obscurité aller avec des seaux jusqu’à la rivière,
J’ai vu Mostar et Belgrade.
J’ai vu le Danube empoisonné par les ruines de Pancevo.
Banlieue d’industries détruites par une guerre aérienne.
En mai, le Danube a connu la plus grande inondation du siècle,
les remblais ont été inondés dans le sud de l’Allemagne.
Le Danube a demandé au ciel de l’eau pour se laver et l’a eue.
Mais les bancs de harengs de la mer Noire ne le sont pas.
Ceux qui salissent l’eau seront souillés.
Selon Jérémie, la voix de louange/Dieu est le bruit de l’eau dans le ciel. Juste sera la surprise de ceux qui écouteront la première question, une fois mort :
« Combien d’eau avez-vous versé ? »
Chacun de nous sera pesé en gouttes
Erri De Luca – Nouvelle sur l’eau